Si l'on ne parvient pas à préciser la source du SARS-CoV-2, la maladie pourrait ressurgir là où on la croyait endiguée
Au cours des dernières semaines, plusieurs voix se sont élevées pour dire qu’il était contre-productif de chercher les causes de la pandémie de COVID-19 et qu’il valait mieux concentrer tous les efforts vers la recherche de vaccins et de traitements. Gary Wong n’est pas de cet avis.
Le professeur au Département de microbiologie-infectiologie et d’immunologie de la Faculté de médecine et chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval reconnaît que la recherche d’antiviraux efficaces contre cette maladie est primordiale parce que ces médicaments permettront de sauver de nombreuses vies pendant la présente pandémie.
« Toutefois, ce qui va sauver encore plus de vies est la prévention de la transmission du virus. Pour cette raison, trouver la source du SARS-CoV-2 est essentiel si l’on veut adopter des mesures de santé publique qui préviendront de nouvelles éclosions. Sinon, la maladie pourrait connaître de nouvelles flambées là où on la croyait endiguée. »
Spécialiste des virus animaux et titulaire de la Chaire de recherche Sentinelle Nord sur le réseau de surveillance des virus de l’influenza chez les oiseaux migrateurs du Grand Nord, le professeur Wong vient de signer dans la revue Zoological Research, avec cinq chercheurs chinois, une synthèse des connaissances actuelles sur l’origine du SARS-CoV-2. Même si de nombreuses zones d’ombre subsistent, il semble de plus en plus probable que ce virus ait une origine animale et qu’une mutation lui aurait permis de franchir la barrière des espèces pour infecter les humains.