Des chercheurs développent une mesure fiable de l'exposition cumulative des yeux au rayonnement solaire
Des chercheurs de l'Université Laval ont mis au point une méthode qui permet d'évaluer, à partir de mutations présentes dans l'ADN mitochondrial de cellules de la cornée et de l'iris, à quel point les yeux d'une personne ont été exposés au rayonnement solaire au cours de sa vie. « Ces mutations nous aideront à préciser dans quelle mesure l'exposition au soleil est un facteur de risque important pour certaines maladies de l'œil, souligne le professeur Patrick Rochette. Par exemple, ils pourraient éclairer la controverse entourant le rôle de l'exposition solaire dans l'étiologie du mélanome uvéal, le cancer de l'œil le plus fréquent chez l'adulte. »
Anne-Sophie Gary, Marie Dorr et Patrick Rochette, de la Faculté de médecine et du Centre de recherche de CHU de Québec – Université Laval, se sont intéressés à une mutation déjà signalée dans les cellules de la peau, la T414G. « Dans les cellules cutanées, la fréquence de cette mutation augmente en fonction de l'âge et de l'exposition au soleil. Nous voulions savoir si elle était aussi présente dans les structures de l'œil », précise le professeur Rochette.
« Ces marqueurs nous permettront de préciser l'importance de l'exposition solaire dans le développement de différentes maladies de l'œil et de proposer des mesures préventives appropriées. »
— Patrick Rochette
La mutation T414G est localisée dans l'ADN mitochondrial. « Ce qui est intéressant pour nous est que les mutations dans ce type d'ADN ne sont pas réparées et qu'elles s'accumulent dans la cellule avec le temps. Cela en fait de bons marqueurs de l'exposition cumulative à des agents mutagènes comme le rayonnement ultraviolet du soleil. »