Dans son plus récent recueil, Non je ne mourrai pas, le prolifique écrivain aborde la mort, qu’il côtoie comme médecin, mais qu’il n’avait jamais exploré en poésie
Jean Désy revient à la charge chez Mémoire d’encrier avec Non je ne mourrai pas, un poème qui prend la forme d’un monologue intérieur. Le personnage, grièvement blessé après un accident de motoneige au Nunavik, livre ses pensées alors qu’il lutte contre le froid, la faim et les animaux sauvages. Le résultat est un recueil vivant et poignant qui rappelle la fragilité de l’homme face à l’immensité et la rudesse de la nature.
« La mort est un thème qui me trouble depuis que je suis jeune. Je ne pensais pas, en finissant mes études en médecine, que j’aurais un contact si précis, si aigu et si souffrant avec les mourants. La mort elle-même est une chose, mais la préoccupation du néant, de l’autre vie, de l’après-vie ou de la résurrection possible, voilà un thème nettement plus complexe, mais essentiel. »
— Jean Désy
Pour le poète, médecin et enseignant à la Faculté de médecine, ce livre est une façon d’affronter sa peur de la mort. De son propre aveu, l’écriture fut extrêmement ardue. « La mort est un thème qui me trouble depuis que je suis jeune. Je ne pensais pas, en finissant mes études en médecine, que j’aurais un contact si précis, si aigu et si souffrant avec les mourants. La mort elle-même est une chose, mais la préoccupation du néant, de l’autre vie, de l’après-vie ou de la résurrection possible, voilà un thème nettement plus complexe, mais essentiel. »
Inspiré par les textes de grands philosophes, l’auteur a plongé dans ses réflexions sur la mort avec comme toile de fond le décor nordique. Comme c’est le cas dans plusieurs de ses autres livres – Le coureur de froid, Tuktu et Au nord de nos vies, entre autres – il décrit avec éloquence les paysages, la faune et le climat du Nord. Il a aussi intégré à son poème des mots et des expressions en inuktitut, ce qui confère au récit une authenticité et lui permet de jouer avec la musicalité de cette langue.
« Mon rapport poétique au monde est exalté par le Grand Nord québécois. C’est le lieu où mon âme a volé avec le plus d’intensité, où j’ai ressenti quelque chose de l’ordre de la spiritualité, que je n’ai jamais perçu ailleurs. »
— Jean Désy
Le Nunavik est un territoire que Jean Désy connaît bien pour y avoir fait de multiples séjours depuis trente ans. « Si je n’avais pas connu la toundra, les froids extrêmes et les gens du Nord, mon activité littéraire aurait été rapetissée, voire inexistante, affirme-t-il. Mon rapport poétique au monde est exalté par le Grand Nord québécois. C’est le lieu où mon âme a volé avec le plus d’intensité, où j’ai ressenti quelque chose de l’ordre de la spiritualité, que je n’ai jamais perçu ailleurs. »