Cet homme au parcours singulier met son savoir expérientiel de la schizophrénie au service de la recherche en santé mentale
Le 8 décembre dernier, dans un amphithéâtre de l’Université de Bordeaux, un jury de soutenance de thèse était réuni pour entendre le doctorant Kévin-Marc Valéry présenter ses travaux sur la stigmatisation des personnes atteintes de schizophrénie. Dans le jury, côte à côte avec des sommités universitaires du domaine, se trouvait une figure au parcours singulier : Luc Vigneault.
« Je n’ai aucun diplôme universitaire, mais je vis avec la schizophrénie depuis plus de quatre décennies. J’ai été invité parce que mon savoir expérientiel de la maladie complémentait le savoir scientifique des autres membres du jury », explique-t-il.
La participation d’un patient partenaire à une soutenance de thèse pourrait bien être une première mondiale, estime Tania Lecomte, professeure à l’Université de Montréal, qui a présidé le jury à Bordeaux. Et cette participation n’était pas que symbolique.
« Luc Vigneault a utilisé sa connaissance théorique et personnelle du sujet pour faire une critique très pertinente des travaux présentés. Je crois que pour certaines thèses, surtout celles qui touchent les personnes avec un trouble mental, le savoir expérientiel est clairement un atout », estime-t-elle.
Le psychiatre et professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval, Marc-André Roy, qui collabore depuis plusieurs années avec Luc Vigneault, abonde.
« Luc est un pionnier, un précurseur, tant sur le plan clinique que sur le plan de la recherche. Sa participation à un jury de soutenance de thèse envoie un message puissant aux personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale, démontrant de façon très éloquente la reconnaissance de la valeur ajoutée de la perspective expérientielle dans le cadre des activités universitaires. »
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