Une étude identifie les éléments qu'il faut réunir pour que les personnes aient la fin de vie qu'elles souhaitent
L’an dernier, environ 7 % des décès enregistrés au Québec sont survenus à la suite d’une demande d’aide médicale à mourir, un pourcentage qui nous place au premier rang à ce chapitre dans le monde. Comment expliquer notre ferveur à l’égard de l’aide médicale à mourir ? Parce qu’elle coche plusieurs cases de la liste des éléments qui constituent ce qui est maintenant considéré comme une belle mort au Québec, suggère une étude qui vient de paraître dans la revue Mortality.
L’équipe de recherche de l’Université Laval qui a réalisé cette étude a mené des entrevues auprès de 16 personnes — des personnes hospitalisées en gériatrie et leurs proches, des gériatres et d’autres membres du personnel soignant — afin de dégager les éléments qu’il faut réunir pour avoir une « belle mort ».
« Aujourd’hui, la plupart des personnes meurent à l’hôpital après avoir épuisé tous les recours médicaux qui permettent de prolonger la vie, souligne le responsable de l’étude, Félix Pageau, gériatre, chercheur en éthique et professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval. C’est très différent de ce qui existait il y a un siècle à peine. Par la force des choses, ce qui est considéré comme une “belle mort” a beaucoup évolué au fil du temps. L’adoption de la loi qui légalisait l’aide médicale à mourir, en 2015, a également fait évoluer les attentes par rapport à la fin de vie. »