La peur exagérée d'avoir mal et la propension à imaginer des issues négatives au problème sont associées à l'intensité de la douleur perçue
De plus en plus d’études suggèrent que la réadaptation des personnes qui souffrent de blessures musculosquelettiques peut être entravée par la peur irrationnelle d’avoir mal en exécutant certains mouvements (kinésiophobie) et par la propension à imaginer des issues très négatives à leur problème. Une nouvelle preuve à cet effet vient d’être apportée par une équipe de l’Université Laval qui a publié, dans la revue Sports Health, une étude montrant que la douleur ressentie par les adeptes de la course à pied aux prises avec une tendinite au tendon d’Achille est associée à la kinésiophobie et à la propension au catastrophisme.
Environ 50 % des personnes qui font de la course à pied souffriront un jour d’une tendinite au tendon d’Achille, rappelle le responsable de l’étude, Jean-Sébastien Roy, professeur à l’École des sciences de la réadaptation et chercheur au Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale de l’Université Laval. « La course est une activité très exigeante pour ce tendon. En général, les charges qu’il doit supporter représentent environ 6 fois le poids du coureur à chaque foulée, mais elles peuvent atteindre jusqu’à 12 fois son poids en montée ou en descente », signale-t-il.
La tendinite au tendon d’Achille peut être tenace. Dans le tiers des cas, elle est toujours présente un an après l’apparition des symptômes. « Le problème peut même subsister pendant plusieurs années et les récidives sont fréquentes, ce qui affecte la qualité de vie des gens », souligne le chercheur.